Cette semaine, c’est Emre Orhun, auteur de Erzsebet (éditions Glénat) qui répond aux questions de Morgane.
Un auteur un peu particulier puisqu'il utilise la technique de la carte à gratter !
Bonne lecture !
Le métier de dessinateur ! J’utilise le dessin comme une forme de langage, c’est un moyen d’expression comme l’écrivain qui utilise les lettres, le photographe la photo, moi c’est le dessin.
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Les misérables |
J’aimais dessiner quand j’étais jeune, c’était un passe temps. Après avoir eu mon bac j’ai suivi des études d’architecture à l’école Emile Cohl de Lyon. Dans les cours de dessin j’avais des facilités mais je ne me disais pas que j’allais être dessinateur.
Je ne fais que du dessin (bande dessinée, illustration), j’expose aussi et je donne des cours d’illustration mais cela ne représente que deux jours par mois.
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Emre Orhun - Tous droits réservés |
En cherchant du travail auprès des éditeurs, en allant à leur rencontre avec mon book sous le bras, en les appelant, en essayant de les convaincre de publier mes bandes dessinées. Au début, c’est long, mais une fois qu’on a commencé à entrer réellement dans le milieu, le démarchage devient plus facile.
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Emre travaillant sur une carte à gratter |
J’utilise différentes techniques, mais celle que j’utilise le plus, c’est la technique de la carte à gratter. Cette technique fait penser à de la gravure mais c’est en réalité un carré blanc recouvert de noir que je pique avec une pointe fine qui découvre petit à petit le blanc. Cette technique est assez longue et minutieuse, on n’a pas le droit à l’erreur.
Cette technique existe depuis une trentaine d’années et à été inventée par Thomas OTT. J’étais étudiant quand je l’ai découverte et j’ai eu envie de l’utiliser. Maintenant elle représente 70% de mes créations.
Dans mes dessins on retrouve plutôt un univers sombre, torturé voire morbide ; mais je ne me limite pas à certaines choses. J’aime faire des dessins sans thème, sans scénario que j’expose. Faire ces dessins me permet de m’exprimer librement. Mais en général ce qui ressort de mes dessins, c’est le côté sombre à cause de cette technique de clair obscur qui a un rendu crépusculaire ; je n’ai pas tendance à dessiner des fleurs ou des cœurs !
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Erzsebet - Ed Glénat |
Pour l’instant je prends les scénarii que l’on me propose ; mais pour ma deuxième BD, la malédiction du Titanic, je travaille avec Cédric Rassat qui est le scénariste d’Erzebeth.
Cette deuxième BD, réalisée à l’occasion du centenaire du Titanic, n’a rien à voir avec le film de James Cameron mais je préfère ne pas trop en dire pour laisser le suspens.
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Erzsebet - Ed Glénat |
J’essaie toujours d’apporter ma vision des choses mais je respecte l’histoire et les dialogues. Je ne me sens pas prisonnier. La mise en scène est ma partie du travail.
Pour l’instant je n’ai pas trop d’expérience, je n’ai pas trop le choix du scénario ou du thème, mais si ça ne me plaît pas, je ne le dessinerai pas. Jusqu'à présent les scénarii m’ont tous plu, c’est donc un peu un coup de cœur.
Merci M. Orhun !
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